Les présidents de parti de la future coalition gouvernementale sont probablement entrés dans la partie la plus difficile de la négociation depuis ce dimanche à 14 heures : le budget et les réformes majeures à apporter en matière de fiscalité, d’emploi et de pensions.
Pour la première fois depuis la remise en selle du formateur Bart De Wever en septembre, les négociateurs de la future coalition Arizona se retrouvent tous ensemble sur ce sujet. Depuis l’entrée en réunion ce dimanche, il est important de rester discret.
Dossiers confidentiels
D’abord, pendant la semaine, le formateur a soigneusement accueilli les négociateurs de chaque parti individuellement afin de leur présenter des tableaux budgétaires. De nombreux partis s’y opposaient, notamment Vooruit et les Engagés.
Le budget et les mesures à prendre en matière de fiscalité, d’emploi et de pensions avaient déjà provoqué un premier conflit lors de la négociation en août, lorsque le Premier ministre avait refusé une taxation des revenus les plus élevés. La première démission du formateur De Wever avait été causée par cela.
Des groupes de travail thématiques (sécurité, énergie, mobilité, migration, etc.) ont ensuite repris les négociations afin de ne laisser aux présidents de parti (N-VA, MR, Vooruit, CD&V et Engagés) que les points délicats à trancher.
Pouruit avait quitté la table des négociations en novembre, toujours en raison de divergences sur la fiscalité et les économies à faire, avant de revenir à la table. Depuis, les principaux présidents et négociateurs examinent les résultats des divers groupes de travail. Cependant, leur consensus sur le budget et les “grandes réformes” socio-économiques n’a pas encore été établi. Ils s’y rendent maintenant. Le point revêt une importance capitale et détermine la suite des discussions.
Ce sujet est abordé lors de la réunion de dimanche. Le succès de cette partie dépend également du reste des débats : tant que le cadre budgétaire n’est pas précisé, il est difficile de définir précisément les politiques qui seront mises en œuvre dans les autres secteurs.
Il convient de rappeler que le formateur doit présenter un rapport au Roi le 10 décembre. L’objectif est toujours de parvenir à la création d’un nouveau gouvernement avant Noël.
La société civile est préoccupée
Parallèlement à ces discussions, les trois syndicats de la fonction publique craignent la détérioration d’un modèle social basé sur des services publics solides.
“Quelles que soient les modifications apportées dans la note du formateur, il n’en demeure pas moins que le cœur du projet reste bel et bien intact : faire passer les fonctionnaires à la caisse ! En privilégiant le règne du chacun pour soi, les négociateurs s’apprêtent à porter un coup fatal à notre modèle social fondé sur des services publics forts et de qualité. Nous voilà prévenus”, ont lancé ce dimanche, les vice-présidents de la CGSP et de la CSC-FSCSP, Laurent Pirnay et Roland Lahaye, et le président du SLFP, Patrick Roijens.
“Après des années de mise à sac des services publics, l’heure serait venue de porter le coup de grâce en diminuant drastiquement les dépenses publiques. Pourtant, de telles mesures d’économie ne sont pas la panacée pour résorber la dette publique. Bien au contraire, elles risquent d’aggraver davantage la situation économique et sociale de notre pays”, ont-ils averti. Les trois syndicats insistent sur le rôle crucial que jouent les pouvoirs publics dans la prospérité du pays, que ce soit par les dépenses publiques, l’enseignement, la santé ou la sécurité sociale mais aussi par l’égalité entre les citoyens.