Le Togo, en quête de réformes politiques
L’opposition demande de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, dans un pays, où depuis 50 ans, règne une seule famille.
De nouvelles manifestations sont attendues cette semaine à Lomé, la capitale du Togo. Ce petit pays de 7,6 millions d’habitants coincé entre le Bénin et le Ghana, traverse une crise politique et des dizaines de milliers de personnes sont déjà descendues dans la rue à Lomé et en province au début du mois de septembre à l’appel d’une coalition de quatorze partis d’opposition. Des rassemblements d’ampleur historique, au cours desquels ils demandaient la mise en place des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Une réforme constitutionnelle est en discussion afin de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, une demande portée par l’opposition depuis plus de dix ans, comme le rappelle BBC Afrique.
L’opposant togolais Tikpi Atchadam à Lomé, lors d’une manifestation contre le pouvoir de Faure Gnassingbé, le 6 septembre 2017. Le texte du gouvernement prévoit bien d’instaurer une limitation des mandats présidentiels, de même qu’un scrutin uninominal majoritaire à deux tours, mais il ne serait pas rétroactif, ce qui permettrait en théorie à Faure Gnassingbé – qui effectue actuellement son troisième mandat – de se représenter lors des deux prochains scrutins. Les amendements voulus par l’opposition proposaient notamment d’introduire la disposition « en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats » et de permettre aussi le vote de la diaspora. Ils n’ont pas été retenus par le gouvernement.
Le président actuel a succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays durant 38 ans. Ainsi que le souligne le Washington Post, 90 % de la population togolaise, née après l’accession au pouvoir de Gnassingbé Eyadéma, a donc vécu sous le règne d’une seule famille. Ce qui fait du Togo le seul pays d’Afrique de l’ouest à n’avoir pas connu de transition démocratique depuis l’indépendance.
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Crédits photos : PIUS UTOMI EKPEI / AFP
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