Il y a de cela trois mois, Abou Sangare était un immigrant guinéen anonyme de 23 ans, sans statut légal permanent dans le nord de la France et, comme des milliers d’autres, luttant contre l’expulsion.

 

De nos jours, le jeune guinéen de 23 ans est un acteur principal dans “L’histoire de Souleymane”, un long métrage primé qui est sorti dans les salles françaises cette semaine, son visage apparaît à tous les coins de rue, dans les stations de métro, aux arrêts de bus et dans les journaux.

 

Ce dernier joue le rôle d’un jeune demandeur d’asile qui travaille comme livreur à Paris, se faufilant à vélo dans la circulation de la Ville Lumière. Dans un cas où la vie imite l’art, l’avenir de Sangare est également en jeu. Comme le personnage qu’il incarne, Abou Sangare espère persuader les autorités françaises de lui accorder le droit de séjour et d’abandonner leurs efforts pour le forcer à partir.

 

 

 

“Quand je vois Souleymane assis à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, je me mets à sa place, parce que je sais ce que c’est que d’attendre ses papiers d’identité ici en France, d’être dans cette situation – le stress, l’anxiété”, a déclare Abou Sangare lors d’un entretien avec l’Associated Press. “Comme moi, Souleymane se retrouve dans un environnement qu’il ne connaît pas.”

 

“Nous sommes le pays d’Europe qui produit le plus de procédures d’expulsion, loin devant les autres pays”, avance Serge Slama, professeur de droit public à l’université de Grenoble.

 

” Je pense que c’est le film qui l’a fait”, a déclaré M. Sangare à l’agence AP. “Vous avez besoin d’un permis de séjour pour pouvoir changer de vie ici. Ma vie changera le jour où j’aurai mes papiers”, a-t-il ajouté.

 

 

Même étant révélé au cinéma, Abou Sangare est toujours sous la menace d’une expulsion en France.