Les 276 lycéennes âgées entre 15 à 18 ans, pour la plupart chrétiennes, étaient enlevées dans leur internat public de Chibok par le groupe armé Boko Haram.
Dix ans après leur enlèvement, et la plupart désormais libres de leurs mouvements, les filles de Chibok semblent tombées dans l’oubli.
Au micro de RFI, certaines ont pris la parole pour revenir sur plusieurs années de séquestrations, qu’elles ont vécues.
Et demandent plus d’actions de la part des autorités nigérianes.
Pour Jummai Mutah, chaque enlèvement de masse est une douloureuse épreuve. Maman d’une petite Zoey, elle est soulagée de vivre en sécurité à Yola, loin de Chibok, toujours sous la menace de Boko Haram.
Pourtant, Jummai confesse ne plus en vouloir aux responsables de sa séquestration :
« J’ai déjà pardonné aux membres de Boko Haram. Mais Dieu dit de pardonner et d’oublier. Certes, j’ai pardonné, mais quant à oublier… Je demande encore à Dieu pour qu’il me fasse oublier tout le passé. Car je sais que même si je dis que je pardonne, je ne peux pas oublier. »
Dans son logement une pièce de Yola, Amina Nkeki apprécie la liberté d’élever sa fille Patience, née en captivité d’un père membre de Boko Haram. Bénéficiant d’une aide fédérale, Amina a trouvé son équilibre en reprenant ses études.
Mais les enlèvements en 2024 dans des écoles du nord-ouest du Nigeria replongent Amina dans un cauchemar sans nom.
« Les enlèvements et les séquestrations se poursuivent dans ce pays. N’y a-t-il pas de dirigeants dans ce pays ? Ils ne prennent aucune mesure pour lutter contre l’insécurité. Je ne cesse de me demander quand tout cela va s’arrêter. »
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